Salam à vous,
Le titre de cet article peut sembler provocateur, tout comme l’auteur de cette citation, j’ai nommé le rapeur Medine - en français on traduirait son nom par « la ville » -... Je partage en effet avec Médine et Napoléon Bonaparte, la même vision de ce qu’il est convenu de nommer « l’histoire ». L’empereur aurait en effet dit :
L’histoire est une suite de mensonges sur lesquels on est d’accord.
Avant d’aller plus loin je vous mets d’abord ici le morceau Storyteller de Medine, d’où est extraite la citation-titre de ce billet de réflexion personnelle :
Certains disent que Jules César, qui était son propre historien-biographe, avait même créé Vercingétorix, afin de dépeindre sa victoire sur une Gaulle résistante, faisant de lui un plus vaillant chef...
Savez-vous officiellement quel est le critère discriminant entre histoire et pré-histoire ? L’écriture et la transmission de ces écrits...
J’espère ne pas vous faire l’affront de dire qu’on peut écrire des vérités tout comme des mensonges.
À ceci près que je préfère la citation de Medine à celle de l’empereur en la matière. En effet, à mon sens, l’histoire, ou plutôt l’Histoire « avec un grand H » comme disent beaucoup (de ce que j’ai pu observer, ce sont les mêmes que ceux qui disent « au jour d’aujourd’hui », amis pléonastiques, bien le bonjour !), cette Histoire est une poupée gigogne, qui renferme plusieurs autres histoires. Ainsi, l’utilisation du terme argotique « mytho » par Medine convient parfaitement à cette définition subjective-personnelle. L’argot « mytho » qu’on peut retrouver à la fois employé en tant qu’objet (raconter des mythos), ou que sujet (« c’est un gros mytho celui-là »), fait directement référence au substantif français « mythologie », « mythologue » qui renvoie au grec μυθόλογος, qui se découpe en deux, d’abord μυθό qui signifie fable, mythe et λογος, le fameux logos, issu de λέγω : je lis. Ainsi, la mythologie, c’est le discours des mythes et fables, concrètement c’est « raconter des histoires ».
Ici, « mythos » est un substantif et non un objet, et désigne les mythologues, « ceux qui racontent des histoires ». Or, en traduisant la phrase en langage non argotique, on en vient à lire « l’histoire est racontée par une bande de personnes qui raconte des histoires. » !
Là où les phrases de nos deux personnalités françaises se rapprochent, c’est d’un point de vue subtil, et non au premier degré (le degré zéro de ma critique analytique !), c’est que l’histoire, et même l’Histoire, n’est pas synonyme de vérité.
Sans pour autant dire que les historiens sont des menteurs (🤫), je ne peux m’empêcher d’inviter le lecteur à la prudence, par un scepticisme des plus recommandés face à ce qui lui est présenté comme étant de l’Histoire.
L’être humain, de par sa nature ne pouvant, a priori, n’accéder qu’à sa propre vérité au prisme de sa perception (par essence subjective), et donc de ses sens physiques, il est capable, a posteriori, d’accorder, ou non, son crédit, sa croyance, à des faits rapportés, que l’on peut désormais nommer « histoire ».
Cependant, ma croyance personnelle et ma pratique d’un empirisme permanent, m’ayant amenée à ne croire que ce que j’expérimente, autre manière plus accessible de comprendre l’expression, devenue adage de tout sceptique « je ne crois que ce que je vois », d’après Thomas.
Partant de là, j’irai un peu plus loin dans cette réflexion, car à l’heure présente, je me demande s'il ne serait pas plus juste de dire « je crois ce que je vois », et de même « je ne vois pas ce que je ne crois pas ».
Cela est en effet, à mon sens, une excellente manière de comprendre la coexistence de plusieurs croyances, mais surtout le fait que, parmi les humains, une chose soit visible pour les uns et invisibles pour les autres. La voie royale pour la tolérance !
Un des exemples les plus éclairants à ce propos est celui de l’accident de la route. Un accident a lieu dans une zone urbaine, afin de déterminer ce qu’il s’est passé « réellement », il est fait appel à plusieurs témoins présents au moment de l’action.
Lors du recueil des témoignages, bien qu’il soit évident que chacun des humains spectateurs de l’événement était présent, leurs témoignages diffèrent, pourquoi ? En admettant que les témoins soient tous de bonne foi (prérequis indispensable, mais malheureusement, trop souvent absent, dans de nombreux cas où l’on recourt à des témoignages afin d’établir la vérité... l’histoire n’étant qu’un recueil de témoignages, et donc potentiellement de mensonges...), leur subjectivité inhérente à leurs sens physiques d’une part, et à leurs croyances d’autre part, fera que les descriptions et donc les conclusions possibles qui en découlent, seront différentes et parfois en opposition manifeste !
Qu’il soit sur la chaussée, à la fenêtre d’un haut immeuble, dans un véhicule en face, le témoin de l’accident n’aura pas, physiquement la même perception de ce qui, pourtant, s’est bel et bien passé...
Enfin, si cet événement a bien eu lieu pour les témoins rassemblés, a-t-il une existence pour les humains qui vivent dans une autre ville, voisine ou à l’autre bout du globe ? Pour un voisin de la scène, endormi chez lui ? Pour les fourmis qui circulent sur le trottoir ? Pour les pigeons qui volent sur les toits ?
Cet événement, a certainement donc eu lieu, exclusivement pour celles et ceux qui y ont cru, et donc qui l’ont « perçu » (je préfère percevoir à voir, qui risque de limiter l’existence aux seuls voyants, alors que nous savons qu’il y a d’autres sens physiques en jeu et également que « voir » a aussi un sens dans le monde immatériel). Ainsi, le frère du conducteur, qui aura péri dans cet accident, même s'il était au même moment dans un avion à plusieurs milliers de mètres de distance et d’altitude, sans avoir été témoin direct de l’accident, aura certainement décidé d’accorder sa croyance à cet événement, et donc d’une certaine manière, l’aura « vu », car perçu...
Il en est, ainsi, à mon sens, de même pour la science dénommée « Histoire » sur laquelle beaucoup ne sont pas, et ne pourront jamais être d’accord d’une part, et d’autre part parce que l’histoire objective, nécessairement présentée de manière dogmatique, devient une doctrine, à laquelle il convient de rappeler que chacun est libre d’accorder sa croyance ou non (#libertedecroireoupas) ! Sans cette liberté et donc cette tolérance, l’histoire devient un instrument politique, un outil de propagande. Oui, il est vrai que cela peut être la porte ouverte à ce qu’on appelle « négationnisme », « révisionnisme », « complotisme », etc. Mais là encore, tout est subjectif, n’est-ce pas là que la véritable tolérance peut rayonner !?
Personnellement je considère comme histoire, Histoire, l’ensemble des événements auxquels je choisis (libre arbitre) de donner mon accord, auxquels j’accorde ma croyance.
En vous souhaitant un merveilleux Chemin !
Namaste - السلام عليكم 🙏🏽
حبيبة
Commentaires