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Habiba

Intelligence devenue artificielle

A l’heure où beaucoup s’extasient ou s’offusquent des capacités et des dérives de l’intelligence artificielle (IA), à l’heure où certains décrient le remplacement des humains par des machines dans de nombreux domaines, à l’heure où il semble nécessaire d’interroger le risque et les dérives en matière de liberté, face à la croissance visible du traçage de la population, je m’intéresse plutôt au phénomène de soumission, de domestication et d’hypnose d’une certaine partie (je me refuse à dire de la majorité) de l’humanité.


En effet, l’IA peut faciliter la vie, et elle facilite en effet beaucoup de choses, notamment et grandement d’ailleurs, la consommation (raison d’État). Cependant, elle est bien loin de faciliter le principe vital. Elle soulève nombre de questions et beaucoup se trouvent en proie à un faux paradoxe, par exemple, on peut apprécier avoir de la facilité à obtenir un objet rapidement, mais ne pas vouloir pour autant être pisté lors de déplacements qu’on aimerait garder privés. Ainsi, on utilise allègrement et sans crainte notre adresse, nos coordonnées, nos données personnelles, voire intimes pour obtenir quelque chose qu’on désire posséder, et lorsqu’il s’agit de vouloir se soustraire à une obligation étatique (ces fameux « devoirs du citoyen »), on peut être surpris de la capacité à nous rappeler nos obligations, voire nous condamner à une sanction (contravention, etc.).


Et pour cause, les informations qui ont été fournies volontairement sans aucune pression, simplement pour procéder à un achat, ou pour entrer une adresse de destination dans un GPS afin de faire un trajet professionnel ou de loisir, sont bien méticuleusement consignées et partagées par les services, qui les ont collectées à votre demande, avec la force publique, celle qui sait tout de vous et peut ainsi vous mettre en demeure pour toute infraction effective ou à venir.


Tout en supposant qu’on ne savait pas, qu’on ne pouvait mesurer le risque à confier ses données personnelles à une machine qui vous en garantit la protection, il y a bien d’autres moments où l’être humain social remplace parfaitement l’IA et ses algorithmes !


La domestication de l’homme civilisé commence dès le plus jeune âge de préférence, avant même que le discernement soit envisageable, de sorte que l’éducation soit la moins difficile possible. Ainsi, sans discernement, sans résistance, l’enfant, futur citoyen, reçoit à la fois auprès de l’instruction publique, mais aussi bien souvent dans le cadre familial et amical privé, des injonctions d’honnêteté et de transparence.

On enseigne donc l’habitude de tout dire, de rendre compte à l’autorité, d’abord parentale, éducative, puis professionnelle et étatique. Ainsi, l’intelligence, cette faculté de discernement, de faire des choix (synonyme pour moi de liberté, et non de capacités mentales), est non pas gommée, car elle est inhérente à l’humanité (voire au vivant), mais elle est manipulée, détournée, orientée.


C’est tout un art que l’éducation, l’instruction d’un peuple, et cet art, en matière d’intelligence a pris la place de son état naturel. Or, remplacer quelque chose de naturel par l’art ou l’artifice, n’est ce pas là la définition d’artificiel !? Ainsi, l’intelligence artificielle n’est pas nécessairement ce que nous croyons, ou plutôt ce que l’on veut que nous croyions. Il est assez courant de désigner une intelligence artificielle par un robot-machine, capable de mimer un fonctionnement humain. Or, en considérant l’intelligence comme une capacité naturellement humaine, il serait plus juste d’appeler ces machines non pas des IA mais des imitatrices/simulatrices d’intelligence. Ces machines et leur intelligence n’ont rien d’artificiel, puisque pour qu’elles soient justement artificielles, il aurait fallu qu’elles connaissent une transformation, un changement de l’état naturel vers l’état artificiel, mais il n’en est rien, puisqu’elles sont par essence un artifice.

On pourrait choisir la pente de la peur de l’invasion des machines, des outils de traçage, des espions, etc. Et d’ailleurs cette peur est systématiquement entretenue dans l’imaginaire collectif grâce, d’une part à la fiction cinématographique ou livresque, issue d’une culture du divertissement à vertu manipulatoire et hypnotique, et d’autre part grâce à ceux-là mêmes qui dénoncent ces dérives.

Cependant, je considère que nous sommes chacun responsable et ce n’est pas des machines supposément IA dont j’aurais peur, si je décidais de céder à ce faux sentiment, mais ce serait plutôt de la véritable intelligence artificielle en marche.


Nul besoin pour l’État, votre chef, vos parents, vos amis, votre propriétaire, votre banquier, ou quiconque, de vous accoler une puce GPS, RFID ou que sais-je ! En effet, c’est bien souvent l’humain lui-même qui devient IA par l’éducation, la manipulation et l’hypnose (notamment recours à la programmation neuro-linguistique dès la petite enfance) mises en place par l’élite dont il croit dépendre pour son bien-être. J’en veux pour preuve toute une série de rituels auxquels l’humain civilisé se plie volontiers, sans aucune coercition nécessaire pour transmettre à la force publique toutes les informations de sa propre souffrance à venir, par exemple : demander de l’aide à la Justice, à l’Hôpital, à l’Assistance sociale, à la Police, à l’Éducation nationale, en effet, ayant été bien dressé, l’humain imagine que comme il consent à des devoirs, il peut jouir de ses droits, notamment au logement, à la santé, à l’éducation, à la justice équitable, ainsi, il va simplement rendre compte des difficultés qu’il va rencontrer durant son parcours au sein de la société République française (société enregistrée au registre des commerces, à but très lucratif !). Mais plus encore que ses difficultés, l’homme civilisé va rendre compte de tout ce qui concerne sa vie, ainsi, même si cela est privé, intime, il va déclarer son amour, par le mariage, sa gestation, déclarer son enfant à l’état civil, et à nouveau perpétuer cette tradition esclavagiste, de génération en génération. En quoi la transmission de ses savoirs à d’autres humains, en quoi l’exercice de soins, d’une activité quelconque doit-elle être l’affaire d’un gouverne-ment à qui, une fois que vous déclarez votre activité va vous rançonner, sous prétexte de solidarité, de cotisation à la société… Sauf que vous n’avez nulle obligation de cotiser pour une entreprise dont vous ne voulez pas être salarié.


Il est évident que parfois la vie peut mener à des situations complexes où le besoin d’aide se fait sentir, mais avant de s’adresser à de parfaits inconnus, qui ont tout intérêt à faire remonter les informations que vous leur transmettrez afin que soit mise à jour votre situation en haute instance, peut-être est-il possible de trouver une personne plus ou moins de votre entourage qui puisse vous accorder du soutien, sincèrement et de manière désintéressée, si ce n’est de votre bien-être. Je pense notamment aux couples, qui à force de ne plus parvenir à communiquer, dans la sphère privée, vont, parfois après des décennies de vie commune, porter publiquement leur vie intime devant un juge et l’autorité publique… Cela mène bien souvent à des drames, comme des placements d’enfants, dont on abuse volontiers, une fois qu’ils sont totalement coupés de toutes personnes qui s’intéressent sincèrement à leur bien-être et qui y ont un intérêt.


En somme, l’homme civilisé donne bien souvent le bâton pour se faire battre, accepte les règles du jeu, relance chaque jour les dés, afin d’être cette IA en échange de subventions et de compensations (minimes par rapport au gains globaux de la société), ces sommes d’argent, que beaucoup acceptent, voire cherchent à tout prix à obtenir, appelées des « aides », sont la laisse et la muselière (pour ne pas dire le masque chirurgical !) par lesquelles l’homme s’auto-condamne à la souffrance et à l’absence de souveraineté.


C’est donc finalement à la fin de cet exercice que je peux proposer une réponse au sujet de ma toute première colle ( khôlle pour les initiés) de philosophie en prépa littéraire il y a de cela une quinzaine d’année, à savoir « L’être humain peut-il perdre son humanité ? ».

À cela je réponds par l’affirmative, sans équivoque désormais, et j’en veux pour preuve la démonstration précédente.

Une fois l’intelligence naturelle humaine transformée par le conditionnement que l’humain a accepté (consciemment ou non), celle-devient artificielle et c’est à mon sens, là que l’être humain perd son humanité, dès qu’il accepte de ne plus être libre.


Que la paix soit sur vous,


حبيبة


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